Événements 2009- Mission au Sud Kivu

 

Suivez la mission de Ndugumbo Vita
et de son assistant technique, Ruben Vita,
en République démocratique du Congo


La ville de Bukavu, Chef-lieu du Sud Kivu

 

 

Table Ronde sur l’éducation au Sud Kivu
Solidarité africaine et recherche sur le terrain

 

Appui de taille à la mission en RDC,
celui de Cégep International

 


Madame Évelyne Foy, Directrice générale de Cégep international,
et Ndugumbo Vita, Secrétaire général de la CREÉ.

 

De passage dans les locaux du Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) au début juillet dernier, Madame Évelyne Foy, Directrice générale de l'organisme Cégep international, a assuré Ndugumbo Vita, le Secrétaire général de la Communauté, de son appui dans la mission qu'il entreprend dans la région du Kivu.

Dans une lettre d'appui, Madame Foy indique qu'elle "vient confirmer l'intérêt de Cégep International pour une collaboration avec la République démocratique du Congo en matière de développement de la formation technique. La visite de l’importante et prestigieuse délégation de votre pays (UCG voir compte rendu) a permis un premier contact avec des représentants des cégeps et nous nous réjouissons de l’intérêt suscité par ces visites. Cégep international, l’organisme de promotion de l’ensemble des cégeps sur la scène internationale, est disposé à faciliter la collaboration entre les autorités de votre pays et les cégeps."

Cégep International supervise les interventions de coopération des cégeps dans une cinquantaine de pays où est mis à profit le savoir-faire québécois dans l'enseignement de tous les domaines de la science, de la technologie et de l'activité humaine.


 

 

La préparation de la mission

 


Le Vice-recteur adjoint à l'enseignement et à la recherche
de l'Université de Moncton, M. Jean-Guy Ouellette, souhaite le meilleur
succès à Ndugumbo Vita à la veille de son départ en mission.

 

Nous profitons du retour de Ndugumbo Vita pour reprendre le compte rendu de l'importante mission qu'il a réalisée dans les provinces du Sud et du Nord Kivu en République démocratique du Congo.

La mission de Vita s'inscrit dans ses travaux doctoraux qui portent sur La reconstruction de l’éducation en RD Congo - Les visions et les rôles des acteurs d’enseignement dans le développement et la mise en œuvre du curriculum de l’enseignement secondaire technique professionnel au Sud-Kivu. Ces travaux sont supervisés par les professeurs Denis Savard (Évaluation institutionnelle) et Jean-Pierre Fournier (Analyse des systèmes et développement pédagogique) auxquels s'adjoignent, comme membres du jury, Claire Lapointe et Jean Plante, professeurs experts en Planification et gestion de l'éducation.

L'objectif général de l'étude menée consiste à comprendre la vision et les rôles des acteurs d’enseignement par rapport aux politiques du développement et de mise en œuvre du curriculum. Plus spécifiquement, la recherche vise à:

  • identifier les besoins émergents en éducation dans la société congolaise du Sud-Kivu d’après-guerre en vue de déterminer les grandes orientations des finalités éducatives et les domaines de formation que l’enseignement secondaire général et technique professionnelle.

  • élaborer les principes directeurs de développement du curriculum d’enseignement secondaire et technique professionnels au Sud-Kivu.

  • dégager des stratégies devant permettre l’élaboration d’un plan d’action et de sa mise en œuvre sur la base des expériences de bénéficiaires, des acteurs d’enseignement et des responsables des écoles.

Compte tenu de la complexité de la situation, le chercheur a trouvé pertinent de recourir à l’approche systémique et à la méthodologie des systèmes souples afin de bien identifier les besoins réels auxquels le curriculum d’enseignement secondaire devra répondre.

La démarche de Vita a reçu l'important appui de l'organisme Cégep international, appui signifié par lettre officielle de sa Directrice générale, Madame Évelyne Foy. Nous reproduisons ci-dessous un extrait de la réponse de Vita:

C’est avec beaucoup de plaisirs que je viens de lire votre lettre. Je vous en remercie beaucoup. Ce soutien que vous apportez à mes projets de recherche constitue une grande contribution au projet de la reconstruction de notre système éducatif en RDC.

Je suis particulièrement heureux de cette mission car elle cadre bien avec les assises d’une Table ronde qui sera organisée au mois d’août 2009 et à laquelle une place de choix m’est déjà réservée par le Ministère de l’enseignement primaire secondaire et professionnel de la province du Sud-Kivu.

À ce stade, Vita en est aux préparatifs. Il reçoit, la veille de son départ, les meilleurs vœux de succès du Vice-recteur adjoint à l'enseignement et à la recherche de l'Université de Moncton, M. Jean-Guy Ouellette.


 

 

Le voyage vers le Sud Kivu (1)

 


La ville de Bukavu

 

Vous ne pouviez faire autrement que de partager
les grandes qualités humaines que tu possèdes
 et qui font que tous t’apprécient autant.

Je veux parler de ta bonté, ta générosité, ta grandeur d’âme,
ton attention pour tous, même les plus humbles, ta vaillance,
ton positivisme, ta capacité à toujours te trouver
du côté des solutions, peu importe les écueils.

(Denis Savard, déc. 2008;

extrait de l'hommage funéraire lu

à l'occasion des obsèques de Nanjira).

Dans le cadre de ma recherche qui consiste à comprendre la vision et les rôles des acteurs d’enseignement par rapport aux politiques du développement et de mise en œuvre du curriculum afin d’identifier les besoins émergents en éducation dans la société congolaise du Sud-Kivu d’après-guerre, je me suis lancé un défi d’aller à l’Est de la République démocratique du Congo malgré le climat de guerre qui y règne afin d’atteindre ces objectifs.

Dans ce contexte bien précis, j’ai planifié de mener une mission de recherche en RDC, mon pays d’origine. Je vais résumer cette mission en trois étapes : la recherche sur terrain pour mon doctorat, le développement du partenariat et de la coopération internationale de la CREE ainsi  que le recueillement auprès de ma famille en raison de la perte de mon épouse Nanjira décédée le 4 décembre 2008 à Québec.

La mission de recherche sur terrain avait pour but de recueillir les informations sur les visions et les rôles des acteurs dans le développement et la mise œuvre du curriculum d’enseignement secondaire technique professionnel au Sud-Kivu d'après-guerre. Après avoir reçu l'approbation du Comité d’éthique de l’Université Laval, j’ai également reçu l'accord de mon directeur de recherche et les meilleurs vœux de succès du Vice-recteur adjoint à l'enseignement et à la recherche de l'Université de Moncton, la veille de mon départ. J’ai commencé mon voyage de Québec le 3 août 2009 à 4 heures du matin.

Pour me rendre au Sud-Kivu, j’ai emprunté tous les moyens de transport possibles, sauf le train et le cheval. Le périple a été long, pénible, fatiguant, voire décourageant. Mais ce qui m'a motivé davantage dans cette expédition, c’est la phrase suivante de Denis: « Vous ne pouviez faire autrement que de partager les grandes qualités humaines ». Certes, il a fallu que j’aille au-delà de ma passion pour partager ces grandes qualités humaines à Bukavu et à Butembo afin d’atteindre, à tout prix, les objectifs de ma mission.

Vita partage dans cette chronique le récit de sa fructueuse mission en République démocratique du Congo. Il est possible de consulter l'ensemble de la mission en cliquant sur le lien ci-dessous.


 

 

Le voyage vers le Sud Kivu (2):
l'accueil

 


M. MWAMBA RUGENDUSA, Directeur du président de l'Assemblée
provinciale, l'Honorable Emile BALEKE  KADUDU, Président de l'Assemblée
provinciale, Vita NDUGUMBO, Secrétaire général de la CREE,
Honorable KASSA KIKUKAMA, député provincial,
l'Honorable MUSHEKURU KAYANI, Député provincial,
et l'Honorable MUSHONIO BANYIMWIRE RUSATI,
Président de la Commission permanente socioculturelle

 


LHonorable Emile BALEKE  KADUDU
et Vita NDUGUMBO

Le 3 août 2009, avec mes quatre garçons, Mathieu, Ruben Ishara, Shukurani et Kamulete, nous avons emprunté l’autoroute 20 de Québec vers Montréal, puis l’autoroute 401 vers Windsor avant de traverser aux États-Unis sur la 96 North de Detroit jusqu'à Chicago.

Le 9 août, Ruben et moi sommes montés dans l’avion à l'aéroport international O’Hare en direction d'Amsterdam (Netherlands-Schipol). De là, nous avons pris la correspondance vers Nairobi en Afrique de l’Est et transféré vers Kigali, la capitale de la République du Rwanda où nous sommes arrivés à 4 heures du matin. Nous avons passé le reste de la nuit à l’aéroport. Au premier chant du coq, nous sommes allés au terminus des autobus qui voyagent vers Kamembe en destination de Bukavu. Nous sommes arrivés à la frontière du Rwanda avec la RDC, le 10 août 2009, à 12 heures 30, soit 7 heure 30 heure de Québec.

Arrivés à Bukavu le lundi 10 août 2009, nous avons été reçus le lendemain 11 août, en avant midi, par le Président de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, l’Honorable Emile BALEKE KADUDU qui nous a aussitôt mis en contact avec le Président de la commission socioculturelle, l’Honorable MUSHONIO  WA RUSATI


Son Excellence Vincent KABANGA WABUKANGAMA,
Ministre provincial de l'Enseignement primaire, secondaire
et professionnel, Culture et Nouvelles technologies, porte parole du Gouvernement,
M.
Vita NDUGUMBO et M. MWAMBA RUGENDUSA

En après midi, nous avons été accueillis par le Ministre provincial de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, culture et nouvelles technologies, Son Excellence Vincent KABANGA WABUKANGAMA.

A cette occasion, nous lui avons remis des volumes qui traitent de l’enseignement secondaire et professionnel, soit Les cégeps: une grande aventure collective québécoise, Élargir les possibilités et développer les compétences des jeunes : un nouveau programme pour l’enseignement  secondaire et Le Guide pratique des études collégiales au Québec 2010.

Le 12  août, nous avons rencontré M. MUHOZA, le Conseiller pédagogique, et Mzee KINDARARA, le Chef du personnel des écoles gérées par l’église protestante (CEPAC, Communauté des églises pentecôtistes en Afrique centrale). Un rendez-vous a été fixé avec eux afin de rencontrer les préfets des études qui sont gestionnaires d'instituts ou d'écoles secondaires ainsi que des enseignants de ces établissements au cours de la semaine à venir.


 

 

Table ronde historique sur
l’Éducation au Sud-Kivu à
l’Athénée d’Ibanda de Bukavu

 


Son Excellence M. Vincent KABANGA WA BUKANGAMA, Ministre
provincial de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Culture et
Nouvelles technologies, Son Excellence Mme Colette MIKILA EMBENAKO,
Ministre provinciale des Mines et Hydrocarbures, Son Excellence M. Léonard
MUKUKU W’ETONDA, Ministre Provincial des Transports et Voies
de Communication, M. Vita Ndugumbo et Son Excellence
Mme Elise NYANDINDA KATEGEKWA
Ministre provinciale de l'Industrie et Emploi

 

Notre mission de recherche en RDC a coïncidé avec la tenue de la Table Ronde sur l’éducation en province du Sud-Kivu. Ce forum a été organisé par le Ministère de l’enseignement primaire, secondaire professionnel, Culture et Nouvelles technologies, du 18 au 21 août 2009, à l’Athénée d’Ibanda, dans la ville de Bukavu, sous le Haut patronage du Gouverneur de la Province du Sud-Kivu, Son Excellence Louis-Léonce CHIRIMWAMI MUDHERWA. La Table ronde a réuni plus de 200 acteurs de l’éducation, y compris les organisations non gouvernementales nationales et internationales.


Son Excellence M. le Ministre Vincent KABANGA WA BUKANGAMA reçoit de la documentation sur les cégeps des mains de M. Vita Ndugumbo

Malgré le décalage horaire, nous n’avons pas chômé. Le samedi 14 août 2009, nous avons eu une séance de travail avec le Ministre de l’EPSP, Son Excellence M. Vincent KABANGA WA BUKANGAMA, son Directeur du cabinet, M. Mwenyemali Kasilembo et M. Mwamba Rugendusa, le Directeur du cabinet de l’Assemblée provinciale du Sud Kivu. Cette journée a été consacrée aux discussions sur le thème de la Table Ronde : « Repenser le système de gestion de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel au Sud Kivu ».

Le 17 aout, la veille de la Table Ronde, nous avons travaillé avec des inspecteurs de l’enseignement primaire et secondaire et professionnel qui nous ont largement entretenu des problèmes inhérents à leur profession en cette période de reconstruction du pays.

Les journées des 18 et 19 août ont été consacrés aux travaux en plénière. Nous avons été désigné comme modérateur de la première journée de la Table Ronde au cours de laquelle nous avons présenté une communication sur la Reconstruction de l’enseignement secondaire professionnel au sud Kivu d’après guerre : les visions et les rôles des acteurs d’enseignement dans le développement du curriculum. Nous avons proposé une conception du curriculum pouvant répondre à la problématique d'un enseignement plus pratique permettant à l'élève d'être utile à lui-même et à la société.


Les travaux en plénière

Le 20 août 2009, se sont tenus les ateliers organisés en trois commissions: la Commission pédagogique, la Commission financière et la Commission Administration et évaluation de l’enseignement, dont nous avons assumé la présidence. Nous avons également participé à l'évaluation des travaux de la Table Ronde.


Des discussions en ateliers

La Table Ronde a abouti à plusieurs résolutions d'amélioration du système éducatif au Sud Kivu, dont celle de la Rentrée scolaire apaisée qui a consisté à réduire progressivement la Prime, soit la contribution monétaire des parents au fonctionnement des écoles. Cette résolution a sauvé la rentrée scolaire menacée par des grèves et elle a ainsi permis à un million d'enfants de retourner à l'école et y poursuivre leur apprentissage sous la garde bienveillante de leurs enseignants.

Une autre résolution importante concerne le Développement de partenariats internationaux avec la Communauté de recherche et d'entraide en éducation (CREÉ) et l'organisme Cégep International en vue de l'expansion et de la diversification de l'offre éducative, notamment, en formation professionnelle et technique.

Sur le plan personnel, nous avons été grandement marqué par le climat social de ce forum. La Table Ronde s'est avérée un lieu de retrouvaille et de réseautage. Elle nous a permis de nouer des liens de partenariat avec des responsables et des représentants des établissements supérieurs et universitaires de la province du Sud-Kivu. En ce qui regarde nos intérêts spécifiques de recherche, la Table Ronde a facilité le contact avec les acteurs d’enseignement, que nous avons rencontrés par la suite: les préfets des études, les inspecteurs, les propriétaires d'écoles, les représentants des églises, des responsables d'organismes internationaux, des syndicalistes, des responsables d'écoles privées et publiques, les médias locaux (Radio Okapi, RTNC et autres agences de presse).

Au plan de la société, cette activité historique a été l'occasion d'une grande réflexion collective, d'une part, sur l'état et les besoins de l'éducation dans la province du Sud Kivu et, d'autre part, sur les modalités d'un nouvel élan propre à impulser le développement du système éducatif.


 

 

Discours d'ouverture de Son Excellence
M. le Gouverneur du Sud Kivu,
Louis-Léonce CHIRIMWAMI MUDERHWA

 


Discussions en plénière

 

 

La Table Ronde sur l’éducation au Sud Kivu a été l'occasion d'une grande réflexion collective, d'une part, sur l'état et les besoins de l'éducation et, d'autre part, sur les modalités d'un nouvel élan propre à impulser le développement du système éducatif. C’est ce que l’on peut retenir du discours d’ouverture de Son Excellence M. Louis-Léonce CHIRIMWAMI MUDERHWA, Gouverneur de la province du Sud-Kivu, prononcé le 18 août 2009, à l’Athénée d’Ibanda à Bukavu:

"Pendant quatre jours, nous allons réfléchir sur l’éducation de nos enfants de l’enseignement primaire et secondaire afin d’évaluer notre système éducatif pour nous permettre d’arriver à des propositions concrètes devant nous conduire à un système éducatif plus adapté à l’évolution actuelle de la société."

Dans cette allocution, Son Excellence a montré que le problème de l’enseignement relève de la responsabilité collective, que le problème concerne tout le monde sous diverses manières:

"Étant parents, dirigeants ou utilisateurs du produit scolaire, l’enseignement, c'est un devoir de tous d’agir avec toute détermination et la volonté pour que les enfants du Sud-Kivu jouissent d’une bonne éducation".

Même si la guerre est venue exacerber une situation déjà précaire, tout n’est pas coulé dans le béton, il y a de l’espoir pour un changement qualitatif. Pour y parvenir, il faut, souligne-t-il, braver toutes les embûches qui se dressent sur le chemin de l’école. Et, pour les surpasser, il faut les connaître. C’est à ce titre qu’il rappelle :

"Personne n’ignore la période de turbulence qui a longtemps secoué notre pays et partant toute la vie nationale. Les guerres à répétition sont venues exacerber une situation déjà précaire. L’enseignement n’a pas été épargné. Il subit de plein fouet les revers de cette crise.

Cependant, tout n’est pas si sombre si on peut considérer l’examen d’État qui n’a pas été altéré par ce désordre. Étant une organisation bien structurée, tenue par un corps d’élite qui a bravé toutes les tentatives d’altération de la force du Mal, l’examen d’État a gardé haut le flambeau de notre enseignement. Nous en sommes tous fiers."

Son Excellence a identifié des obstacles majeurs à la base de la baisse du niveau de l’enseignement. Au plan pédagogique, il a souligné la sous-qualification des enseignants, le cumul des fonctions (enseignant-commerçant, enseignants-cultivateurs), le manque de recyclage, de formation permanente et de contrôle par les inspecteurs et les chefs d’établissement. Au plan administratif, l’administration de l’école, centrée sur la seule personne du chef d’établissement, est privée de comité des parents capables d’agir efficacement et subit l’absence de contrôles réguliers de la part des autorités.

Après avoir passé en revue les problèmes du système d’enseignement Son Excellence a relevé la préoccupation de la gratuité de l’enseignement primaire. Ce concept de gratuité suscite de nombreuses interrogations sur lesquels, le Gouverneur a demandé à l’Assemblée provinciale de se pencher:

"En guise de conclusion, Repenser le système éducatif, c’est réfléchir sur ce système en termes d’adaptation à l’évolution actuelle de la société afin que les finalistes du secondaire soient destinés au marché du travail."

Ces préoccupations vont dans le sens de la recherche doctorale que nous avons entreprise. A ce sujet, nous avons eu le privilège de recevoir un appui de Son Excellence (lettre du 22/09/2009, nº1/869/CAB/GOUVPRO-SK/sb/09) : "Je vous félicite pour ces bonnes intentions et vous assure de mon soutien pour leurs réalisations ".

Ce soutien nous rassure quant à la pertinence sociale de notre recherche. Nous croyons que ses résultats contribueront à repenser une reforme éventuelle du système éducatif au Sud-Kivu dans un contexte d’après guerre afin de former les femmes et les hommes utiles à eux-mêmes et à leur société.


 

 

Le rôle incubateur du diocèse anglican
 et des familles africaines
dans la réalisation de nos recherches

 

Ndugumbo Vita et Roger Dirokpa,
Officier de la MONUC responsable de la sécurité*,
 devant l'Évêché anglican

 

Quel rôle le Diocèse anglican et la famille ont-elles joué dans les réalisations de notre mission de recherche sur le terrain ? En effet, il n’est vain de rappeler que notre recherche s’est déroulée dans un contexte d’après-guerre au Sud-Kivu.

Grâce à la solidarité sociale qui caractérise les cultures et les sociétés africaines, nous avons contourné beaucoup d’obstacles inhérents à toute recherche en contexte d’après-guerre. C'est à ce titre que nous tenons à souligner le travail d’encadrement du Diocèse anglican et des familles qui nous ont encadré lors notre passage.

Les évêques de l’Église anglicane, Mgr Dirokpa et Mgr Bahati , ont béni notre travail et n'ont pas manqué de nous prodiguer de nombreux encouragements. Ils nous motivaient et nous encourageaient à travailler ardemment, même à la lumière d'une bougie, à l'occasion des fréquentes coupures ou des pannes d’électricité dans la ville de Bukavu.

Le Diocèse nous a également fourni un véhicule et un espace de travail très agréable. Dans cet environnement religieux, nous avons organisé des forums de discussions et des rencontres avec des élèves, avec des chercheurs des instituts supérieurs et universitaires et avec des inspecteurs.


Ruben et Ndugumbo Vita devant le véhicule du Diocèse anglican
conduit par M. Mwemba Rugendusa.
 

Nous avons eu un bel accommodement qui nous a permis d’atteindre les objectifs de notre mission de recherche dans un climat familial, tranquille et rafraichissant. C’est dans ce même climat agréable que le Directeur du Cabinet de l’Assemblée provincial, M. Mwemba Rugendusa a mis à notre disposition, un moyen de transport adapté dans les avenues de la ville de Bukavu. Ainsi, nous faisions des allers et des retours multiples afin de rencontrer les acteurs de l’enseignement dans leur milieu de travail et revenir nous reposer le soir, en toute tranquillité au Diocèse anglican.


Le Directeur du Cabinet de l’Assemblée provincial,
M. Mwemba Rugendusa accueille ses hôtes

La solidarité africaine a eu un impact positif sur l’organisation, le développement et les réalisations de nos recherches. Si la Table-Ronde a été un lieu de réflexion sur le système éducatif, de  retrouvaille et de réseautage, le Diocèse anglican et la famille ont été des incubateurs de notre recherche sur terrain.

En cette nouvelle année qui s'amorce, nous voudrions remercier le Diocèse anglican de Bukavu et toutes les familles, amis et connaissances qui ont contribué d’une manière ou d’une autre au succès de notre mission de recherche.

Que la nouvelle année soit encore plus riche en production du capital social qu’est la solidarité africaine.

* MONUC Associate Security Officer (National Professional Security Officer)


 

 

D’une vision lucide à un rêve réalisable (1):
 la vision

 

Ndugumbo Vita accompagné des étudiants de
l'Association des étudiants d'Uvira à Bukavu

 

Les défis posés par l’enseignement dans la province du Sud-Kivu ont été au centre d’une discussion que nous avons menée le 15 août 2009 à Bukavu avec les élèves de la sixième année du secondaire et les étudiants des instituts supérieurs et des universités. Ces derniers ont témoigné de la dégradation de la qualité de l’enseignement qu’ils reçoivent, marquée par le manque de matériel didactique, par l’absence de laboratoires, par l’inexistence de bibliothèques ou de toute autre ressource nécessaire à l’apprentissage. L’enseignement secondaire, disent-ils, ne suffit plus pour nous rendre utiles à nous-mêmes et à notre société.

Alors que cet enseignement devrait leur conférer un ensemble de compétences et d’aptitudes leur permettant de prendre part à la société active d’après-guerre, force est d’admettre avec beaucoup d’amertume que les élèves n’apprennent que des notions théoriques loin des problèmes de la vie quotidienne.

Toutefois, nous avons été convaincus que, même si l’enseignement secondaire actuel se retrouve dans une situation précaire, les étudiants possèdent des visions claires d’un curriculum nouveau qu’ils expriment en ces termes :

Moi je suis finaliste en section pédagogique. J’ai choisi la section pédagogique à cause de la psychologie et la pédagogie. J’ai suivi cette section parce que j’aime enseigner aux enfants. Je voudrais ouvrir une garderie. Cependant, j’ai des obstacles dans la réalisation de mon projet à cause du manque de moyens financiers et de professionnels qui pourraient m’orienter.
(Aline, étudiante en section pédagogique)

Je fais la section math-physique. J’aime les mathématiques physiques parce que les maths me donnent le cœur de réchauffer les choses. Ça fait travailler le cerveau. Dans notre pays, il y n’a pas de spécialistes pour former les ingénieurs. J’aimerais construire des ponts dans toute la province. Il y a encore beaucoup d’obstacles parce que nous étudions les mathématiques comme des aveugles. Nous apprenons des symboles, le X, le Y et les Z, sans savoir leurs significations réelles dans notre vie de tous les jours.
(Merci, étudiant en math-physique)

J’ai fait la section biochimie parce que je voulais faire la médecine. En biochimie, il y a plusieurs cours pour faire carrière en biochimie. Les obstacles sont tels que je n’ai pas des moyens financiers pour poursuivre mes études à l’Université et nous n’avons pas des gens pour nous aider à cheminer dans nos études.
(Alain, étudiant en biochimie)

J’ai choisi les Techniques sociales pour bien comprendre la vie humaine. C’est une section à caractère pratique. Le cours de développement communautaire montre comment gérer un projet et aider les gens à se prendre en charge et à savoir comment communiquer avec les institutions. Je pense aux déshérités, notamment les orphelins et les enfants soldats. J’ai beaucoup de projets, mais c’est la mise en application de mes connaissances acquises à l’école qui m’est difficile.
(Bienvenue, étudiant en techniques sociales).


Élèves finalistes participant à la recherche
doctorale de Ndugumbo Vita

Pour accompagner ces étudiantes à réaliser leurs rêves, nous nous sommes servi d’un postulat de recherche action qui consiste à impliquer les personnes concernées dans la définition d’un problème et dans la recherche de sa solution. Nous avons ainsi demandé aux étudiants d’élaborer des projets curriculaires en lien avec leur rêve et leur profil scolaire.


 

 

D’une vision lucide à un rêve réalisable (2):
 les démarches

 

Ndugumbo Vita remet les demandes d'admission
au Directeur général du Service régional d'admission
au collégial de Québec (SRACQ), M. Marc Viens.

 

De nombreuses démarches ont été réalisées en vue de rendre possible la venue d'étudiants du Sud Kivu dans les collèges du Québec. Ces démarches ont commencé par une visite au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport auprès de Mme Claude Barnard, Conseillère en affaires internationales en mai 2009. Mme Barnard avait fourni des renseignements fort utiles relativement aux sujets suivants: l'exportation des technologies québécoises; l'équivalence des diplômes; la politique des droits de scolarité des collèges et des universités; et l'identification des personnes responsables de la gestion des exemptions de frais de scolarité et des programmes de bourses pour la République démocratique du Congo.

Denis Savard et Ndugumbo Vita ont rencontré Mme Évelyne Foy et Mme Nathalie Dubois de Cégep international, l'organisme qui coordonne les activités de coopération des cégeps et qui est responsable des concours de bourses d'excellence pour les étudiants internationaux. Mmes Foy et Dubois ont expliqué les règles qui régissent ces concours: 1. les étudiants font une demande d'admission dans un cégep; 2. le cégep soumet des candidatures au concours de bourses d'excellence; 3. un comité indépendant juge les candidatures et fait des recommandations pour l'octroi des bourses.


Vita en compagnie de finissants du secondaire

Ndugumbo Vita a coordonné l'ensemble de l'opération pour la CREÉ, s'occupant de contacter les cégeps partenaires, de réunir la documentation requise, de les expédier aux services d'admission et d'entretenir le lien avec les candidats, les responsables congolais et correspondants à l'admission dans les cégeps.

Ce processus a aussi demandé beaucoup de réceptivité de la part des correspondants à l'admission des cégeps partenaires : M. Jacques Belleau et Mme Diane Samson (Lévis-Lauzon), Mme Hélène Lachapelle (Drummondville), Mme Francine Richer (Institut maritime de Rimouski), M. Alain St-Pierre (Montmorency) et Mme Marie-Eve Galaise (Gaspé).

La première étape s'est déroulée avec succès : dix étudiants (huit filles et deux garçons) ont été admis dans les cégeps partenaires. Les dossiers ont été présentés au Programme de bourse d’excellence pour les étudiants étrangers en formation technique.

Les étudiants ont été admis dans les programmes de Techniques d’orthèses et de prothèses orthopédiques, Soins infirmiers, Gestion et exploitation d'entreprise agricole, Techniques de bureautique, Techniques de l'informatiques, Gestions de réseaux informatiques, Technologie de l’architecture navale et Techniques de la logistique du transport.

Le Comité d'étude des candidatures aux bourses d'excellence devrait faire connaître bientôt ses recommandations.


 

 

D’une vision lucide à un rêve réalisable (3) :
des résultats

Octroi de six bourses d’études annuelles
renouvelables totalisant 156 000 $
dans le cadre du Programme de bourses
d’excellence pour les étudiants internationaux

 

Après de nombreuses démarches réalisées en vue de rendre possible la venue d'étudiants du Sud Kivu dans les collèges du Québec, la Communauté de recherche et d’entraide en éducation (CREÉ) s’est enquise auprès du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport et de Cégep international, l'organisme qui coordonne les activités de coopération internationale des cégeps, des règles et des procédures régissant les concours de bourses d'excellence pour les étudiants internationaux.

Fort de ces informations, Ndugumbo Vita, Secrétaire général et responsable de la coopération internationale de la CREÉ, s’est occupé de contacter immédiatement les cégeps partenaires, de réunir la documentation requise, d’aider les candidats à remplir leur formulaire de demande d’admission, d’expédier ces formulaires aux services d'admission (SRAQ, SRAM) ainsi que de maintenir le lien entre les candidats, les responsables congolais et les correspondants à l'admission dans les cégeps de Montmorency (Laval), de Drummondville, de Lévis-Lauzon et de Rimouski, de la Gaspésie et des îles.

Cette première étape s'est déroulée avec succès : les dix candidats présentés ont tous été admis dans les programmes de Techniques d’orthèses et de prothèses orthopédiques, de Soins infirmiers, de Gestion et exploitation d'entreprise agricole, de Techniques de l'informatique, de Gestions de réseaux informatiques et de Techniques de la logistique du transport. Les dossiers des admis ont été présentés par les collèges partenaires au Programme de bourse d’excellence pour les étudiants internationaux en formation technique.

À la suite de l’examen de leurs dossiers scolaires et de leur projet d’étude par le Comité d’évaluation, quatre étudiantes ont obtenu des bourses d’excellence et des bourses d’exemption des frais de scolarité (valeur approximative de 31 000 $ chacune) et deux autres étudiantes ont décroché une bourse d'exemption des frais de scolarité (valeur approximative de 16 000 $). Ces bourses sont renouvelables en fonction des résultats scolaires obtenus; ce qui signifie que, pour les trois années d'études que durent les programmes techniques, la somme des bourses octroyées peut totaliser 468 000 $, soit près d'un demi-million de dollars injectés dans la formation des jeunes Sud Kivutiens.

Les projets d’études soumis découlent directement d’un séminaire tenu par Ndugumbo Vita, à Bukavu en septembre 2009 auprès des diplômés d’État dans le cadre de sa recherche sur Les visions et rôles des acteurs dans le développement du curriculum d’enseignement en contexte d’après-guerre au Sud Kivu.

À l’intérieur de ce séminaire et à la suite de discussions de groupes focalisées, il était demandé aux jeunes diplômés de présenter un projet de vie, reflétant leur trajectoire scolaire et de démontrer sa cohérence avec les visées éducatives de l’enseignement secondaire au Sud-Kivu dont la finalité consiste à « Former des hommes et des femmes utiles à elles-mêmes et à la société, des femmes et des hommes responsables, capables de se nourrir, de se vêtir et de se loger. » Cette tâche motivationnelle a suscité beaucoup d’intérêt auprès des participants qui ont développé des projets de vie, d’une nation, d’une humanité selon leurs visions de l’enseignement en contexte d’après-guerre. La citation qui suit constitue un exemple parmi les dizaines de projets que ces jeunes ont développés et qu’ils ont présentés à la fin du séminaire d’une journée :

Ayant comme projet ardent d’implanter et d’expérimenter dans ma province une école de formation en logistique de transport et de mettre sur pied ma propre entreprise de transport, domaine non développé en République Démocratique du Congo (RDC), mon choix se trouve orienté vers cette discipline combien importante dans ma vie et pour mon pays. Les différentes connaissances que je vais acquérir permettront aussi à ma personne, au-delà des objectifs personnels susmentionnés, de créer une école d’apprentissage pour la province du Sud Kivu. (Princesse, 22 ans).

Les processus d’obtention des Certificats d'acceptation du Québec (CAQ) et des permis d’études sont en cours. Ces étudiants devraient être accueillis par la CREÉ et dans leurs cégeps respectifs à l’automne 2010 si les démarches d’immigration amorcées se déroulent rondement.

Ndugumbo Vita : « Ma recherche sur le terrain s’est avérée une riche source d’apprentissage qui se continue au travers des réalisations concrètes qu’elle a suscitées. »


 

 

D’une vision lucide à un rêve réalisable (4) :
les résultats

Mission accomplie:
deux étudiantes du Sud Kivu
intègrent le système collégial québécois!

 

 


Le comité d'accueil: Frederick Lapointe, agent de service social,
Ndugumbo Vita, Sophie Morency, Touris
me, Jeanne d’Arc Kinja Kamizire,
Carla Lopera, Sciences humaines, Profil Monde, et Sara Désy, Soins infirmiers.

 

Le secrétaire général et responsable de la Coopération internationale de la Communauté de recherche et d'entraide en éducation, Ndugumbo Vita, a travaillé très fort pour que les récipiendaires des bourses d'excellence et d'exemptions de frais de scolarité, octroyées par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS) et gérées par Cégep international, puissent s'inscrire dans leur cégep respectif au cours de l'année scolaire 2010-2011.

Les démarches entreprises par Vita auprès des différentes instances ont finalement abouti: la Communauté a accueilli deux étudiantes du Sud-Kivu, Jeanne d’Arc Kinja Kamizire en Techniques d'orthèses et de prothèses au Cegep de Montmorency ainsi que Françoise Mukemwendo Sholera en Techniques de soins infirmiers au Cégep de Lévis-Lauzon.

Ces deux étudiantes ont été reçues par une délégation de leur cégep respectif et de la CREE, sous un froid hivernal de moins 25°C, à l'aéroport Trudeau. Leur formation au Québec s’inscrit dans le cadre du projet de recherche doctoral de Ndugumbo Vita intitulée Reconstruction de l’éducation en RDC en contexte d’après-guerre : visions et rôles des acteurs dans le développement du curriculum de l’enseignement technique et professionnel dans la province du Sud-Kivu.

Ces étudiantes ont été sélectionnées sur la base de la qualité de leurs dossiers scolaires et de leurs projets d’études. Ces projets reflètent une vision lucide du curriculum de l’enseignement secondaire technique et professionnel qui répond aux besoins émergents de leur pays. Il importe de souligner que la province du Sud-Kivu a été la porte d’entrée de toutes les guerres que la République démocratique du Congo a connues au cours de dernières décennies. Ces guerres ont causé des dégâts considérables en pertes de vies humaines et en destruction des infrastructures, dont de nombreuses écoles.


Jeanne d’Arc
Kinja Kamizire

Jeanne d’Arc voudrait ainsi apporter sa contribution pour aider les personnes à mobilité réduite, victimes des violences dans son pays.

Après plus de 12 années de guerres qu’a traversées notre pays, plusieurs mines antipersonnelles ont été disséminées dans la région. Ces dernières ont fait de nombreuses victimes au point que l’on trouve actuellement des milliers des personnes handicapées et autres malades physiques presque abandonnées à leur triste sort.

Notre pays a besoin de personnes bien formées, surtout dans le domaine de la santé. Les collèges d’enseignement général et professionnel se distinguent dans ce domaine, en l’occurrence le Cégep de Montmorency qui possède un équipement ultramoderne devant me permettre de développer mes connaissances et mon esprit de créativité.

Ainsi mon rêve sera matérialisé, soit celui de bien servir mon cher pays en général et, en particulier, les handicapés physiques de la province du Sud-Kivu, une fois ma formation terminée.


Françoise Mukemwendo et Jeanne d'Arc Kinja à l'Université Laval

Étant donné la situation difficile, l’environnement d’apprentissage dans lequel Françoise Mukemwendo Sholera a pratiqué les soins infirmiers dans son pays ne lui a pas permis de réaliser pleinement son rêve, soit celui de répondre aux besoins sanitaires de la province du Sud-Kivu. Ainsi elle veut s’assurer d’une très bonne formation technique et professionnelle car les besoins dans le domaine de la santé sont criants dans sa province d'origine.


Françoise
Mukemwendo
Sholera

Je suis détentrice d’un Diplôme d’État en Pédagogie Générale et présentement en formation continue au sein d’une Institution de la place. Il est bon de souligner qu’en cette époque, il est impératif pour toute personne ambitieuse, dont ma personne, de s’assurer d'une très bonne formation technique et professionnelle, de préférence dans une institution réunissant les conditions nécessaires afin de garantir sa compétitivité, non seulement sur le marché de l’emploi de demain, mais aussi pour la mise en pratique des connaissances acquises.

Nous comptons un docteur pour au moins quatre-vingts mille patients avec un nombre très réduit d’infirmiers. Les besoins dans le domaine de la santé sont nombreux et urgents et ils demandent des intervenants dans ce secteur; surtout en ce qui a trait à la prévention lors des accouchements.

La réalisation des rêves de ces étudiantes n’est pas évidente en raison du processus d’adaptation qui les place devant de nombreux défis: adaptation au climat, à la nourriture, aux conditions de vie, aux accents langagiers, aux différences dans la pédagogie... Voila les défis que Jeanne d’Arc et Françoise doivent relever au jour le jour.


Vêtues à la québécoise, Françoise Mukemwendo et Jeanne d'Arc Kinja
sont prêtes à affronter l'hiver et les défis qui les attendent!

Par son soutien et son accompagnement, la Communauté entend bien aider ces courageuses jeunes étudiantes, membres juniors de la CREE, à réussir leur intégration sociale et scolaire, à compléter leur projet d'études, à réaliser leurs aspirations professionnelles et à contribuer au mieux-être des leurs.

Si, comme le dit le dicton africain, éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation, que penser alors d'en éduquer deux!

La Communauté souligne la qualité de la structure d'accueil des étudiants internationaux des cégeps Lévis-Lauzon et Montmorency. Par ailleurs, elle souhaite la bienvenue à Françoise Mukemwendo et à Jeanne d'Arc Kinja et elle leur garantit son aide et son soutien.


 

 

D’une vision lucide à un rêve réalisable (5) :

Françoise Mukemwendo
et Jeanne d'Arc Kinja
remercient la Communauté

 

 


Françoise Mukemwendo et Jeanne d'Arc Kinja à l'Université Laval

 

 

Les membres de la CREE contribuent aux systèmes d'éducation, notamment dans les pays en voie de développement. Ceci s’observe par exemple dans les actions visant à favoriser la mobilité étudiante. À ce titre, l'année en cours s’annonce des plus déterminantes pour les six étudiantes du Sud-Kivu qui ont bénéficié des bourses d’excellence et de bourses d'exemption du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, un programme géré par Cégep international.


Françoise
Mukemwendo
Sholera

Deux étudiantes ont déjà intégré le système collégial québécois: Françoise Mukemwendo Sholera, au Cégep de Lévis-Lauzon, et Jeanne d’Arc Kinja Kamizire, au Cégep Montmorency. Ces deux nouvelles cégépiennes adressent des remerciements.

Incroyable, mais vrai, mes rêves sont devenus réalités. Quel accueil si grandiose à mon  arrivée au Québec/Canada. Je me demandais  de mon arrivée à l'aéroport, comment ça va se passer de quel endroit dois-je me diriger mais heureusement avant mon arriver, il y avait déjà une délégation de la CREE qui était venue me chercher, c'était très bien vraiment et cette journée  restera inoubliable dans ma vie. Je me suis senti chez nous.

À mon arrivée au CEGEP Lévis-Lauzon, j’ai été bien accueilli par Marie-Anne Le Houiller qui m’a fait visiter le CEGEP et qui m'a dirigée jusqu'aux résidences.


Jeanne d’Arc
Kinja Kamizire

De ce fait, mes sincères remerciements à la CREE et à tous ses membres collaborateurs  pour leur travail accompli. J’adresse en particulier mes profonds remerciements au professeur Denis Savard  pour son soutient inoubliable et au Secrétaire général de la CREE monsieur Vita Ndugumbo qui se donnaient corps et âme pour nous venir en aide  pendant cette période qui n'était pas  facile. (Françoise Mukemwendo) 

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Je suis tellement contente de faire partie de la  communauté je ne sais pas comment dire merci. Je profite de ce moment pour dire encore merci à la communauté pour l'accueil à l'aéroport et le soutien. (Jeanne d’Arc Kinja)

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La Communauté remercie ses deux cégépiennes favorites pour leurs remerciements bien sentis et elle exprime l'espoir qu’à travers la coopération, la province du Sud-Kivu pourra surmonter des épreuves décisives en éducation en vue de l’avenir des jeunes finalistes du secondaire.


 

 

D’une vision lucide à un rêve réalisable (6) :

La mobilité internationale :
un parcours fascinant!
(Jeanne d'Arc Kinja)
 

 

 

 


 Jeanne d'Arc Kinja à devant le Pavillon
Louis-Jacques-Casault de l'Université Laval

 

Un partenariat prometteur entre le Sud Kivu, les collèges québécois et la CREÉ.

 

 


Jeanne d’Arc
Kinja Kamizire

Jeanne d’Arc Kinja Kamizire, étudiante au Collège Montmorency, en Techniques de fabrication d’orthèses et de prothèses décrit son parcours fascinant de la mobilité internationale. Elle montre comment, dans un voyage où l’on ne sait pas les conditions d’accueil à destination, deux sentiments ambigus font bon ménage pour construire le courage et la détermination de réaliser son rêve.

Ce parcours est fascinant, car il est plein de découvertes. Celles-ci lui permettent de mener une vie tranquille et stable au Canada, car le destin a placé sur son chemin des personnes prêtes à l'aider dont les membres du Comité d’accueil des étudiants du collège Montmorency et de la Communauté de recherche et d’entraide en éducation de l’Université Laval. Nous vous invitons à la découverte de ce parcours fascinant de mobilité internationale de Jeanne d’Arc Kinja.

Ouf, c’est ainsi que je m’exclame quand mon avion décolle, avec le cœur animé par deux sentiments ambigües, la joie et la souffrance. La joie de voir  que les efforts de ma famille et de moi-même arrivent  à un issu positif après plus d’une année de recherche des papiers. La souffrance de laisser derrière moi ma famille qui constitue ma grande richesse, ma culture et  d'aller dans un milieu où je ne connaissais personne. À  chaque battement de mon cœur, je me rappelais de chaque membre de ma famille, le sourire de ma mère qui illumine toujours la joie sur son visage même pendant les moments difficiles et le sang froid de mon père qui m’encourageait à aller de l’avant  peu importe la situation.

Après un long voyage de presque vingt quatre heures pendant lequel j’étais animée de ces sentiments ambigus, j’étais  silencieuse, assise à la fenêtre pour contempler tout ce que l’avion traversait comme les nuages et les océans et quelques fois les villes. Je suis restée calme, pas parce que je manquais avec qui parler, mais les mots ne pouvaient pas bien exprimer mes pensées.

Il est 17h16 quand notre vol a atterri. Je me dirige vers la sortie. Là, je pressens que je ne suis plus au Congo. Première chose ce sont des escaliers roulants que je n’avais jamais vus, étant habituée aux  multiples services sur les ports et les aéroports dans lesquels tu as l’argent alors tu es le premier servi. J’ai fini par croire que c’était toujours ainsi partout comme pour donner raison au dicton « l’habitude est une deuxième nature. »

Je me dirige vers le bureau d'immigration. Ce qui m’étonne, c’est la porte qui s’ouvre toute seule! Et puis, je  suis contente de voir,  selon moi, l’égalité avec laquelle les immigrés sont traités. pas de plus important que d’autres, vous pigez un numéro puis vous attendez qu’il s’affiche sur l’un des écrans pour signaler votre tour. 

Après avoir obtenu mon visa je quitte l’aéroport, ne sachant pas où je vais. Juste à la sortie, il y a six personnes qui sont là à m’attendre dont cinq blancs. Ma grand-mère ne me croira jamais. Je suis accueillie en reine au Canada, je vous assure. Suite à leur accueil chaleureux, leurs sourires adorables et leurs visages joyeux me suffisent  pour oublier la fatigue due à l’ambiguïté de l’esprit.

Je profite de cette occasion pour adresser mes  sincères remerciements au Comité d’accueil des étudiants internationaux du Collège Montmorency, à Frederick Lapointe, agent de service social, Sophie Morency, Carla Lopera et Sara Desy et à la Communauté  de Recherche et d’Entraide en Education (CREE) de l’Université Laval, au professeur Denis Savard et à M. Ndugumbo Vita, le secrétaire général de la CREE et le Responsable de la coopération internationale. 

Vers 18h nous devrions quitter  l’aéroport et affronter un froid de moins 35 degré Celsius, étant déjà bien habillée par les filles. J’avais envie de voir la neige. Je me demandais c’est quoi  au juste : de la farine? de l’eau? des pierres…? mais je ne pouvais pas répondre à cette question.

Animé par le goût de m’intégrer complètement dans la société canadienne,  les membres du comité m’amenèrent  manger de la « poutine » un repas purement québécois. Je ne saurais pas le décrire, mais la seule chose que je peux dire c’est que c'est délicieux. Puis c’était le tour de l’épicerie, dans  un grand super marché comme LABEAUTÉ. Mais encore plus grand, il y a tout ce qui est aliment ainsi que les produits de premières nécessités Vers vingt deux heures, je me suis couchée pour la première fois loin du toit paternel.

Mardi,  je me suis réveillée. La première chose que j’ai faite au Canada, je suis descendue toucher la neige jusqu’à ce que mes doigts ne puissent plus bouger. J’avais mal. Ne sachant quoi faire, je les ai mis  dans l’eau très chaude, ce qui a multiplié mes douleurs mais j’étais satisfaite, car l’une des mes questions était répondue. L’après-midi nous sommes parties magasiner les vêtements pour le froid et acheter de bonnes bottes chaudes.

Mercredi, je me suis réveillée tôt pour n’est pas être en retard et ainsi mettre fin « aux heures des congolais ». J’ai quitté ma chambre à 7h30. Alors que le collège se situe à moins de cinq minutes de mon appartement, mais je vous assure que j’étais en retard à un cours qui a commencé à 8h. Vous trouvez ça drôle! La raison est simple : le collège est grand. Il compte plus de 5800 étudiants et 700 professeurs.

En arrivant, moi qui m’attendais à un auditoire de deux cents étudiants, je me retrouve dans une petite et belle classe de 20 étudiants avec un projecteur et un tableau blanc. Je devrais choisir mes cours par Colnet qui est un site qui permet aux étudiants de rester en contact avec leurs professeurs. Il y a l’horaire de cours. Tu peux payer en ligne les frais académiques sans bouger de chez toi.

La chose qui m’a fort frappée c’est la relation professeur – étudiant. Étant toujours habituée à considérer le professeur comme « le seul maitre à bord »; ici, les enseignants sont  tutoyés par les étudiants. Pas de monsieur, ni de madame, mais des Benoit, Josée..; Le langage en classe est familier. Je ne trouve pas l’usage du français classique. Les professeurs sont toujours là, je dirais au service des étudiants même quand tu as manqué un cours peu importe la raison, ils sont prêts à t’aider à te rattraper.

Pour ce qui est des cours à suivre, il y a des cours obligatoires comme le français, philosophie et l'éducation physique. Le français, je ne savais pas qu’il était aussi dur. Juste à mon arrivée, je ne comprenais rien. Ils enseignent en français, mais je  regardais les lèvres pour avoir une idée car mes oreilles n’arrivaient même pas à capter quelques choses. Ce qui n’était pas bien vu car contrairement à chez nous, ici les gens parlent en se regardant dans les yeux. Les mots me manquent pour décrire la façon d’enseigner avec des radios, des films pour permettre aux étudiants de rester en contact entre eux et avec leurs enseignants, il y a un site Colnet, il y a les points à l’horaires de chaque étudiant. Et pour y accéder, il faut un code en chiffre.

Le plus grand défis auquel je suis soumis ces derniers temps c’est l’alimentation. Habituée à aller à Kadutu acheter ce qui me plait par les yeux, ici c’est le contraire. Je dois vérifier la table de valeur nutritive : teneur en gras saturés, lipides, glucides, sodium, etc. Les Québécois mangent tout le temps trois grand repas par jour et deux collations, repas léger pour être en forme.

Pour finir, je mène une vie tranquille et stable car le destin a placé sur mon chemin des personnes qui ont un cœur prêt, charitable, toujours prêtes à répondre à mes doléances au même niveau que leurs enfants ou leurs proches, je leur dis une fois de plus merci.

Jeanne D’Arc Kinja Kamizire,
Étudiante au Collège Montmorency
Techniques de fabrication d’orthèses et prothèses

 


Ndugumbo Vita

Ndugumbo Vita complète ce témoignage et le relie à la recherche action qu'il mène dans le cadre de ses études doctorales :

Pour accompagner l’étudiante à réaliser son rêve, nous nous sommes servis du postulat de la recherche-action qui consiste à impliquer la personne concernée par la situation problématique dans la définition du problème et la recherche de sa solution.

C’est ainsi nous avons demandé aux étudiantes et aux étudiants ayant participé à notre recherche d’élaborer leur projet curriculaire en lien avec leur rêve et leur profil scolaire. Tous ensembles, chercheur, étudiantes et étudiants, collectivement, nous nous sommes engagés dans la participation collective à la recherche de solution à l’avenir des jeunes du Sud-Kivu.

Cette participation collective a transformé les rêves de cette étudiante en réalité palpable. Voilà le sens que nous accordons à la vision dans le cadre de notre recherche et au rôle de chercheur-acteur dans la résolution des problèmes complexes.

Ndugumbo Vita, Secrétaire général de la CREE

Responsable du partenariat et de la coopération internationale

 

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Quel beau témoignage de Jeanne d'Arc Kinja! Félicitations! D'autres félicitations sont adressées à Vita pour le merveilleux travail qu'il accomplit dans le cadre de son projet doctoral et à titre de Responsable du partenariat et de la coopération internationale de la Communauté

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D’une vision lucide à un rêve réalisable (7) :

 

Des débuts empreints de réussite!

 


Françoise Sholera Mukemwendo, le consul honoraire de Haîi
et partenaire émérite de la Communauté, Jean-Joseph Moisset,
Jeanne d’Arc Kinja Kamizire, Ruben et Ndugumbo Vita.

 

À l'occasion de la remise des Prix Excellence, la Communauté a souligné les performances scolaires remarquables de Françoise Sholera Mukemwendo et de Jeanne d’Arc Kinja Kamizire, étudiantes en provenance du Sud Kivu aux cégeps de Lévis-Lauzon et de Montmorency respectivement et récipiendaires du programme de bourses d'excellence du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, programme géré par Cégep international. Malgré qu'elles aient commencé avec une semaine de retard et qu'elles aient eu à surmonter les défis de l'intégration, Françoise et Jeanne d'Arc ont conservé une moyenne supérieure qui leur a permis de recevoir un renouvellement de leur bourse conditionnel à leur rendement scolaire.

La Communauté a aussi salué le travail remarquable effectué par Ruben Vita à l'occasion de la mission de la CRÉE en République démocratique du Congo.

Ces diverses activités ont été organisée par le Secrétaire général de la Communauté, Ndugumbo Vita, dans le cadre de son projet doctoral.

La Communauté félicite ces jeunes de talent et leur souhaite la bienvenue dans ses rangs!

D’une vision lucide à un rêve réalisable (8) :


La Communauté souhaite la bienvenue à
Princesse Murhonyi Wani, boursière d'excellence
inscrite au Cégep de Drummondville

 

 

 

 


 Ndugumbo Vita, Françoise Sholera Mukemwendo,
Princesse Murhonyi Wani et Jeanne d’Arc Kinja Kamizire
à l'arrivée de Princesse Murhonyi à l'aéroport Pierre-Elliot Trudeau.

 

Un partenariat prometteur entre le Sud Kivu, les collèges québécois et la CREÉ.

 

 


Princesse
Murhonyi Wani

Les travaux doctoraux de Ndugumbo Vita sur la reconstruction de l'éducation en période d'après-guerre ont amené plusieurs retombées dont la tenue d'une Table ronde (États généraux) sur l'éducation au Sud Kivu au cours de laquelle il fut décidé, entre autres, d'adopter le modèle collégial québécois et de favoriser la mobilité étudiante entre les deux états.

Le travail acharné de Vita a mené à la mise en candidature de 10 étudiantes au Programme de bourses d’excellence pour les étudiants étrangers au réseau collégial, financé par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et géré par Cégep international. C'est ainsi que six bourses d’études annuelles renouvelables, avec exemption de frais de scolarité,  totalisant 156 000 $ ont été octroyées à autant d'étudiantes Sud Kivoises.

Le 27 juillet dernier, une délégation de la Communauté composée de Françoise Sholera Mukemwendo, Jeanne d’Arc Kinja Kamizire, Ndugumbo Vita et Denis Savard, accueillait Princesse Murhonyi Wani à son arrivée au Québec.

 


À la sortie de l'aéroport Pierre-Elliot Trudeau.

 

Princesse Murhonyi s'est mérité une bourse d'excellence lui permettant de s'inscrire dans le programme de Technique de la logistique du transport (410.A0) au Cégep de Drummondville, établissement partenaire de la CREÉ. La Communauté sous l'égide de son secrétaire général et responsable de la coopération internationale, Ndugumbo Vita, voit à l'accueil, à l'intégration et au suivi des boursières dans leur nouvel environnement.

 


Visite du cégep et recherche
d'un logement avant l'inscription

 


Ndugumbo Vita

L'arrivée de Princesse Murhonyi marque un autre chapitre dans l'extraordinaire réalisation empreinte d'engagement et de compétence qu'accomplit Ndugumbo Vita dans le développement d'opportunités pour les systèmes éducatifs congolais. Dans un contexte plus académique, voici comment il situe cette dernière action par rapport à son cheminement doctoral :

Pour accompagner l’étudiante à réaliser son rêve, nous nous sommes servis du postulat de la recherche-action qui consiste à impliquer la personne concernée par la situation problématique dans la définition du problème et la recherche de sa solution.

C’est ainsi nous avons demandé aux étudiantes et aux étudiants ayant participé à notre recherche d’élaborer leur projet curriculaire en lien avec leur rêve et leur profil scolaire. Tous ensembles, chercheur, étudiantes et étudiants, collectivement, nous nous sommes engagés dans la participation collective à la recherche de solution à l’avenir des jeunes du Sud-Kivu.

Cette participation collective a transformé les rêves de cette étudiante en réalité palpable. Voilà le sens que nous accordons à la vision dans le cadre de notre recherche et au rôle de chercheur-acteur dans la résolution des problèmes complexes.

Ndugumbo Vita, Secrétaire général de la CREE

Responsable du partenariat et de la coopération internationale

 


 

 
 

 

 

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